Françoise Guyard appelle les entreprises à donner leur chance à ces Millenials, aux talents multiples. Leur maniement d’internet et des jeux vidéo a développé chez eux des facultés de rapidité d’analyse, allant jusqu’à modifier leur cerveau : « les scientifiques ont constaté le développement du lobe préfrontal ». Françoise Guyard dissocie cette génération Y de la génération Z, « la relève économique qui remplacera les papy-boomers : eux sont sur le management 3.0 ! ». Si travailler à l’autre bout du monde et être managé à distance ne leur pose aucun problème, ces « slashers » aiment la rapidité et ont des capacités d’attention plus limitées. « Il faut adapter les contenus pédagogiques et répondre à leurs besoins d’autonomie », explique la consultante qui cite Netflix, qui a mis en place les congés sans limite avec succès. « Dès lors que les délais des projets sont respectés, ces jeunes s’organisent à leur guise, or beaucoup sont prêts à travailler en décalé...». Aucun salarié n’a pris plus que les congés habituels, voire moins. « Ces jeunes ont l’envie de réussir, de grandes capacités d’adaptation, maîtrisent l’environnement numérique, ce qui leur permet d’être très créatif et innovants ! ».
Sens, rémunération et autonomie : pierre angulaire des Millennials
Les décalages vécus dans l’entreprise entre générations s’expliquent aussi par différentes ruptures : « Nous avons vécu la rupture technologique en passant au numérique, une rupture économique, organique en passant du modèle pyramidal au modèle horizontal, sans oublier les ruptures écologique et philosophique : les jeunes ont besoin de sens à leur travail », explique Françoise Guyard. Parmi les premières pistes, il est important que les managers informent leurs jeunes salariés sur le sens de leurs missions pour les aider à se projeter. « Les entreprises doivent utiliser des méthodes de recrutement innovantes et développer leur marque employeur pour favoriser leur projection et donc leur épanouissement ».
Développer sa marque employeur et instaurer la confiance
Dès leur intégration, il faut veiller à instaurer la confiance, en soignant leur accueil via des informations ciblées, un parcours adapté et la préparation des équipes à son arrivée. « Le jeune ne travaille plus par obligation mais par plaisir ! », rappelle la consultante qui insiste sur la stratégie relationnelle à développer. « Empathie et capacité d’écoute sont indispensables pour personnaliser le management ». En quête d’autonomie, cette génération a besoin de défis variés : « attention à trouver le juste milieu en proposant des missions ambitieuses tout en gardant un suivi pour éviter comme dans certaines start-up que le jeune ne sorte de sa zone d’excellence ». Aspirant à travailler sur un modèle plus horizontal que pyramidal, les Millennials apprécieront une entreprise qui propose le télétravail et des horaires de travail adaptés, pour un équilibre vie professionnelle & vie privée. D’ailleurs 84% voient la flexibilité comme une véritable source de motivation et de bien-être*. « Ces jeunes aiment travailler autrement, leur pierre angulaire est d’avoir du sens, la rémunération et de l’autonomie à leur poste », rappelle la consultante qui livre quelques idées pour les séduire : mettre en place une semaine de 4 jours, proposer des actions incitatives au développement personnel, une salle de sport ou un intervenant sur place, de la nourriture saine proposée, des activités outdoor en équipe... « Ils seront prêts à s’investir dès lors qu’on aura parié sur leur potentiel de développement, pas seulement leurs diplômes ! », conclut la consultante.
*Millennial Survey 2016
Source texte et photos : Elise Pierre - Touraine Eco
